Quand on pense à ce que ces dames
Ont enduré des vies entières
C’est plutôt le château des drames
Qui passe par-dessus le Cher.
La reine que le roi délaisse
Pour une plus vieille maitresse
Qui dissimule sa tristesse
En attendant que cela cesse
Un deuil que ces dames partagent
Au moment où leur roi décède
Il est temps de tourner la page
Et qu’au changement l’on procède
La maitresse est alors chassée
Par la reine toute puissante
La voyant de tous délaissée
L’on s’émeut de la triste amante
Notre reine peine en coulisse
A concilier les religions
A aider ses trop jeunes fils
A diriger cette nation
Sa couleur restera le noir
Elle n’en connaîtra plus d’autres
Pour ses fils rois qu’elle va voir
Mourir les uns après les autres
Fut-elle apaisée par sa mort ?
On ne pourra jamais le dire
Hélas le château va encore
Avec d’autres dames souffrir
Bientôt une autre reine veuve
S’y réfugie matin et soir
Et pour cacher ses yeux qui pleuvent
S’isole dans sa chambre noire
Plus tard une femme savante
Se plait à y tenir salon
Mais a peur du peuple qui chante
Les airs de la révolution
Ils pourraient détruire les lieux
Heureusement elle soutient
Les causes de ces malheureux
Et tout est bien qui finit bien
Espérons qu’il en soit de même
Pour tous ceux de la Grande Guerre
Qui sont soignés non sans problèmes
Par de dévouées infirmières
Il collabore comme il peut
Face à la menace nazie
En nous menant vers d’autres lieux
Parfois au péril de sa vie.
Combien de gens a-t-il aidés
A rejoindre la zone libre
Sans jamais être décoré
Quand fut rétabli l’équilibre
Heureusement un peu plus tard
L’épouse d’un chocolatier
Lui a rendu toute sa gloire
L’achetant pour le restaurer
Et pour l’offrir au monde entier
Pour qu’on se rappelle de lui
Que l’on continue à l’aimer
C’est pourquoi encore aujourd’hui
Il sa deuxième jeunesse
Car malgré ces horribles drames
Grâce à ses vaillantes hôtesses
Il reste le château des dames
Auteur : Gilles Mandoux